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346 et 347:
HALIFAX 346 et 347
346 et 347 :
HALIFAX 346 et 347
Groupes Lourds Français
Basés à Elvington en Grande-Bretagne
1944 - 1945
2/23 "GUYENNE" - 1/25 "TUNISIE"
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15/16 mars 1945
Sq. 347
15/16.3.1945
NR 287
English Electric
23.11 au 5.12.1944
Au retour de mission sur HAGEN (Ruhr), l'avion s'écrase sur les collines au N.E. d'Elvington.
OSTRE, CHEVALIER, CHEMIN, CHABRES et RAMOND périssent dans l'accident.
Commandant OSTRE, Pilote.
Capitaine CHEVALIER, Navigateur.
Lieutenant CHEMIN, Bombardier.
Adjudant CHABRES, Radio.
Sergent RAMOND, Mitrailleur-supérieur.
Le mécanicien SCIOLETTE qui se trouvait à l'arrière de l'appareil pour vérifier qu'aucune bombe ne restait dans l'avion et le mitrailleur de queue TILLIER échappent à la mort.
Sergent-Chef SCIOLETTE, Mécanicien.
Sergent-Chef TILLIER, Mitrailleur-arrière.
A noter que l'équipage OSTRE effectuait cette nuit-là l'ultime mission de son tour d'opérations.
Les tués ont été inhumés au cimetière d'HARROGATE le 21.3.1945, le R.P. MEURISSE, officiant.
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L'ACCIDENT DE L'EQUIPAGE "OSTRE"
Ce terrible accident de la nuit du 15 au 16 mars 1945 a eu deux survivants: le sergent-chef SCIOLETTE, mécanicien, et le sergent-chef TILLER, mitrailleur. Notre ami NICAISE a pu retrouver Henri SCIOLETTE qui savoure sa retraite dans le paisible village de TOURNEFEUILLE, près de Toulouse. Voici son témoignage en date du 11 septembre 1996.
" Le sergent-chef TILLIER a percuté une montagne en Indochine avec un Junker 52 et tout un "stick" de parachutistes. Cela se passait en 1947 et c'était son troisième accident, fatal cette fois. Ainsi suis-je bien le seul survivant de l'épopée que nous avons vécue en 1944-1945. C'était au retour de notre 38e et dernière mission, car nous finissions notre tour d'opérations qui avait été prolongé en raison du nombre insuffisant d'équipages.
Grâce au Père MEURISSE, notre aumônier, j'ai pu, peu après ma sortie de l'hôpital de NORTHALLERTON, aller voir sur place les traces laissées par notre avion. En haut de la colline qui domine SCAXTON, en bas de la route des crêtes, on voyait distinctement, sur cinq murettes de pierres limitant des prairies, la trace du fuselage et des quatre moteurs. D'après les renseignements, fournis par un "Group Captain" venu pour l'enquête, l'avion aurait perdu trois hélices et leur réducteur, une dérive, le train d'atterrissage (une roue non éclatée) et deux corps arrachés: celui du navigateur le Capitaine CHEVALIER, et celui du radio, le sergent-chef CHABRES, tout cela après le cinquième mur.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître j'étais à ce moment-là en train de vérifier à la neuvième et dernière porte de visite s'il n'y avait plus de bombe dans la soute, le choc m'a paru assez doux et j'ai pu aller jusqu'à la porte et l'ouvris pour constater que le sol défilait à quelque dix mètres au-dessous de nous dans la nuit sombre. Après je ne me souviens plus, sinon que je n'ai pas retrouvé la porte et que je suis sorti par une brèche de l'avion en progressant difficilement vers la queue de l'avion. Le mitrailleur-arrière avait pu se dégager de sa tourelle, non sans mal, car il avait une fêlure de la colonne vertébrale. Pour ma part, j'avais une fêlure du fémur gauche et diverses blessures sans gravité.
Le silence, l'essence qui coulait, à moins que ce ne fût un ruisseau et... plus rien. Nous avons appelé nos camarades, en vain. C'est alors que je me suis rappelé que j'avais un sifflet accroché au col du "battle dress" et je m'en suis servi jusqu'à ce que des gens du village viennent avec des lampes tempête à notre secours. L'un d'eux m'a demandé s'il restait des bombes à bord. Sur ma réponse négative, il est allé voir s'il y avait d'autres blessés. Après son inspection, il m'a déclaré: "Il y en a deux qui ont sauté". Il ne pouvait pas savoir qu'ils étaient restés en haut de la colline ! Après cela mon mitrailleur a été emmené sur une porte en bois en guise de civière et pour ma part on m'a mis dans une voiture. Je tenais ma jambe gauche(raide) à l'extérieur sur l'aile de la voiture. A la lueur des phares, j'ai aperçu des restes déchiquetés de l'avion et l'on nous a emmenés au presbytère où les gars de la R.A.F, arrivés rapidement nous ont donné les premiers soins avant de nous emmener en ambulance vers une Base de la R.A.F. d'abord et vers l'hôpital de Northallerton ensuite. La piqûre de morphine aidant j'ai eu l'impression de rouler toute la nuit.
A ma sortie d'hôpital nous sommes allés avec le Père MEURISSE remercier le pasteur qui nous avait accueillis, mais nous ne sommes pas allés sur le point d'impact final et j'ignorais totalement qu'un arbre avait arrêté l'avion".
Tel est le récit d'Henri SCIOLETTE.
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